L’eau du puits de forage, un connecteur de paix entre les déplacés et les résidents de Kanyabayonga.
La guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo n’est pas une malédiction mais c’est une conséquence de la mauvaise gouvernance au Pays. Nous avons des dirigeants, nous avons des institutions légales, nous avons l’armée et la police. Nous ne savons pas expliquer à ces déplacés le pourquoi de cette guerre dont les conséquences pèsent sur les déplacés de Rutshuru présents ici à Kanyabayonga et les familles hôtes qui les accueillent. Nous venons de fêter la journée mondiale de la paix mais rien n’a changé. Au niveau du GEMUDI et notre partenaire la Fondation SELAVIP nous venons de réaliser le projet « Eau potable pour les déplacés de Kanyabayonga » pour vous desservir en eau potable.
Certes, au départ le nombre de déplacés n’avait pas encore augmenté. Aujourd’hui, c’est le double. Nos partenaires comme ONHR et CICR sont également conscients. Nous avons voulu remettre cet ouvrage à l’autorité mais notre Conseil d’Administration estime que les autorités politiques et administratives sont déjà impliquées dans les préparations des campagnes électorales avec comme risque la récupération de cet ouvrage pour des fins électoralistes. Ainsi les bénéficiaires se servent de leur eau sous l’œil du comité en place.» déclare Monsieur Eric Watsumba, le Secrétaire Exécutif du GEMUDI lors de son passage au puits de forage de Kanyabayonga.
« Quelle que soit votre appartenance ethnique vous puisez et buvez une même eau, je vais le dire à la fondation qu’un autre résultat au-delà à ceux soulignés dans le projet s’est ajouté. Il s’agit de contribuer à la pacification des communautés des déplacés et des résidents » a-t-il ajouté.
« Nous sommes très ravis de ne plus effectuer des longues distances pour chercher l’eau. Ceci nous épargne des maladies hydriques et l’exposition de nos femmes aux violences sexuelles dans les brousses et réserves naturelles dont le PNVI. » dit Madame Christina KAVUGHO vice-présidente du comité des déplacés.